Charles Fourier et le Phalanstère

Ce texte est tiré du site de l’Association d’études fouriéristes

Une utopie sociale du XIXème siècle

Le « Phalanstère » est fondamentalement conçu dans l’œuvre de Charles Fourier comme le dispositif expérimental central destiné à démontrer, par la pratique, la validité de se théorie du monde social. Fourier attire tout d’abord l’attention sur quelques unes des conditions géographiques de cette expérimentation : l’essai, en particulier, doit être localisé près d’un cours d’eau, sur un terrain propice à la plus grande variété possible de cultures, mais néanmoins à proximité d’une grande ville. Le protocole expérimental intègre ensuite un certain nombre de prescriptions sociologiques, portant sur la structure même de la « Phalange » qui doit venir l’habiter et l’animer : celle-ci doit en effet regrouper, selon des règles de composition minutieusement élaborées, des personnes présentant la plus grande variété possible en fortunes, en âges et en caractères. Dans la Théorie de l’unité universelle (1822) et ensuite dans Le nouveau monde industriel (1829), les tableaux résumant la « distribution » de la Phalange portent un témoignage particulièrement spectaculaire de la précision des règles de composition « sociologique » du groupe d’essai.

L’architecture du Phalanstère

Enfin, le dernier ensemble de prescriptions préparatoires porte sur les conditions architecturales de l’expérience : Fourier ne se contente pas de décrire l’implantation géographique et la composition sociologique de la Phalange, il la dote d’un bâtiment, à la fois lieu de vie et de travail. De tous les néologismes inventés par Fourier, celui par lequel il désigne ce lieu est sans doute un des rares qui a laissé une trace durable dans le langage commun : il s’agit en effet du « Phalanstère », mot créé par Fourier à partir du radical phalan(ge), et du suffixe emprunté à (mona)stère. L’ensemble des prescriptions architecturales contenues dans les descriptions fouriéristes du Phalanstère ne vise qu’un seul et même but, faciliter les relations interindividuelles afin de permettre le déploiement intégral des effets de l’attraction passionnée : de cette ambition témoignent la volonté de rapprocher les différents bâtiments les uns des autres, la multiplication des « rues-galeries », passages abrités et chauffés destinés à faciliter la circulation, ou encore la multiplication des salles de réunions – ou « séristères » – de toutes tailles. En 1822, Fourier n’a pas eu la possibilité d’insérer dans son traité les plans du Phalanstère qu’il imaginait, plans qu’il jugeait pourtant « indispensables quand il s’agit de dispositions inusitées en architecture ». Ce n’est donc qu’en 1829, dans Le nouveau monde industriel, que ces plans furent reproduits.

Plan d’un Phalanstère
Le nouveau monde industriel, 1829, pp. 122-123

La description du Phalanstère, illustre de façon exemplaire le double sens que revêt en réalité chez Fourier la notion d’attraction. D’une part, elle désigne le mécanisme fondamental des interactions sociales, dont l’architecture sociétaire doit faciliter le déploiement intégral. Mais d’autre part, l’attraction désigne aussi le mode de la réalisation de la théorie : pour s’imposer, la doctrine sociétaire doit « attirer », c’est-à-dire séduire. C’est alors la doctrine elle-même qui doit être « attrayante » : on retrouve par exemple cette seconde acception de l’attraction dans les reproches que Fourier fait à l’ascétisme owenien, en particulier quand il indique que si certaines conditions de confort ne sont pas remplies à Motherwell, où doit être réalisé un nouvel établissement oweniste, « on manquera le but qui est d’attirer, élever l’attraction industrielle au degré suffisant pour séduire hommes, femmes et enfants de tous âges et de toutes fortunes ; entraîner les sauvages comme les civilisés ».

Extrait de la préface du livre de Charles Fourier

Source : BNF Gallica.

Le Nouveau Monde Industriel (1829-1830)

PRÉFACE.

ARTICLE PREMIER.

EXPOSÉ ET NOTIONS PRÉPARATOIRES.

IL n’est pas de désir plus général que celui de doubler son revenu par un coup de fortune, comme un riche mariage, un héritage, une sinécure ; et si l’on trouvait le moyen d’élever le revenu de chacun, non pas au double, mais au quadruple, en valeur réelle, une telle découverte serait assurément la plus digne de l’attention générale.

Tel sera le fruit de la méthode sociétaire naturelle : en France, le produit annuel, estimé six milliards, s’élèvera a vingt-quatre, des la première année de régime sociétaire ; même proportion pour les autres empires.

La richesse la plus colossale serait illusoire, si elle n’était soutenue d’un ordre distributif garantissant :

Répartition proportionnelle et participation de la classe pauvre à cet accroissement de produit ;

Equilibre de la population, dont le progrès illimité neutraliserait bientôt un quadruplement et même un décuplement de richesse effective.

Ces problèmes, écueil des sciences modernes, sont pleinement résolus par la découverte du mode sociétaire naturel, dont on va lire un traité abrégé.

Le titre de Nouveau Monde industriel m’a paru le plus exact pour désigner ce bel ordre sociétaire qui , entre autres propriétés, possède celle de créer l’attraction industrielle : on y verra nos oisifs, même les petites maîtresses, être sur pied dès les quatre heures du matin en hiver comme en été, pour se livrer avec ardeur aux travaux utiles, au soin des jardins et basses-cours, aux fonctions du ménage, des fabriques et autres, pour lesquelles le mécanisme civilisé inspire du dégoût à toute la classe riche.

Tous ces travaux deviendront attrayans par l’influence d’une distribution très-inconnue, que je nommerai Séries passionnées, ou Séries de groupes contrastés: c’est le mécanisme auquel tendent toutes les passions, le seul ordre conforme au voeu de la nature. Le sauvage n’adoptera jamais l’industrie, tant qu’il ne la verra pas exercée, en Séries passionnées.

Dans ce régime, la pratique de la vérité et de la justice deviennent voie de fortune ; et la plupart des vices dégradans selon nos moeurs, comme la gourmandise, deviennent voie d’émulation industrielle ; de sorte que les raffinemens gastronomiques y sont encouragés comme ressorts de sagesse ; un tel système est l’opposé du mécanisme civilisé qui conduit à la fortune par le mensonge, et place la sagesse dans les austérités. D’après ce contraste, l’état civilisé où règnent le mensonge et l’industrie répugnante, sera surnommé monde à rebours ; et l’état sociétaire, monde à droit sens, fondé sur l’emploi de la vérité et de l’industrie attrayante.

C’est surtout pour les savans et artistes que le régime sociétaire sera nouveau monde et monde à droit sens, ils y obtiendront tout à coup l’objet de leurs voeux les plus ardens, une immense fortune, vingtuple et centuple de ce qu’ils peuvent espérer dans l’état civilisé, vrai sentier de ronces pour eux ; ils y sont abreuvés de tous les dégoûts, soumis à toutes les servitudes.

Quant aux autres classes à qui j’annonce le quadruple revenu, elles vont d’abord me suspecter d’exagération ; mais la théorie sociétaire est si facile à comprendre, que chacun pourra en être juge, et apprécier au plus juste s’il est vrai que la méthode naturelle décrite ici sous le nom de Séries passionnées , doive donner un produit quadruple de celui de notre industrie morcelée et subdivisée en autant d’exploitations qu’il y a de couples conjugaux.

Un préjugé a de tout temps empêché les recherches sur l’association ; on a dit : « Il est impossible de réunir en » gestion domestique trois ou quatre ménages, sans que la » discorde ne s’y manifeste au bout d’une semaine, sur» tout parmi les femmes : il est d’autant plus impossible » d’associer trente ou quarante familles, et à plus forte » raison trois ou quatre cents. »

C’est très-faussement raisonné : car si Dieu veut l’économie et la mécanique, il n’a pu spéculer que sur l’association du plus grand nombre possible ; dès lors l’insuccès sur de petites réunions de trois et de trente familles était un augure de réussite sur le grand nombre , sauf à rechercher préalablement la théorie d’association naturelle ou méthode voulue par Dieu, et conforme au voeu de l’attraction, qui est l’interprète de Dieu en mécanique sociétaire. Il dirige l’univers matériel par attraction ; s’il employait un autre ressort pour la direction du monde social, il n’y aurait pas unité, mais duplicité d’action dans son système.

L’étude de l’attraction passionnée conduit directement a la découverte du mécanisme sociétaire ; mais si l’on veut étudier l’association avant l’attraction , l’on court le risque de s’égarer pendant des siècles dans les fausses méthodes, de se rebuter et de croire à l’impossibilité ; c’est ce qui arrive aujourd’hui, où le problème de l’association , qu’on avait négligé pendant trois mille ans , commence enfin à fixer l’attention du monde savant.

Depuis quelques années on écrit sur le mot Association sans connaî tre la chose, sans même déterminer le but du lien sociétaire, les formes et méthodes qu’il doit adopter les conditions qu’il doit remplir, les résultats qu’il doit onner. Ce sujet a été traité si confusément, qu’on n’a pas même songé à ouvrir un concours sur la marche à suivre dans une étude si neuve. Ce concours aurait conduit a reconnaître qu’on ne peut pas réussir par les moyens connus, et qu’il faut en chercher d’autres dans les sciences encore vierges et intactes, surtout dans celle de l’attraction passionnée, science manquée par Newton qui y touchait de près. Démontrons quelle est l’unique voie de succès en association.

Si les pauvres, la classe ouvrière, ne sont pas heureux dans l’état sociétaire, ils le troubleront parla malveillance, le vol, la rébellion ; un tel ordre manquera le but, qui est d’associer le passionnel ainsi que le matériel, de concilier les passions, les caractères, les goûts , les instincts et inégalités quelconques.

Mais si pour satisfaire la classe pauvre on lui assure un bien-être, l’avance d’un minimum copieux en subsistance, vêtement, etc., ce sera la pousser à la fainéantise ; on en voit la preuve en Angleterre où le secours annuel de 200 millions aux indigens n’aboutit qu’à multiplier le nombre des mendians.

Le remède à cette fainéantise et aux autres vices qui désorganiseraient l’association, est donc la recherche et la découverte d’un mécanisme d’attraction industrielle, transformant les travaux en plaisirs, et garantissant la persistance du peuple au travail, et le recouvrement du minimum qu’on lui aura avancé.

D’après ces considérations, si l’on eût voulu procéder méthodiquement en théorie sociétaire, il eût fallu avant tout mettre au concours l’étude de l’attraction passionnée, par analyse et synthèse, afin de découvrir si elle fournit des ressorts d’attraction industrielle. Telle devait être la marche régulière que n’ont pas entrevue ceux qui ont écrit vaguement et superficiellement sur l’association. S’ils eussent étudié l’attraction, ils auroient découvert la théorie des Séries passionnées, sans laquelle il est impossible de fonder le mécanisme sociétaire, car on ne peut pas sans les Séries passionnées remplir les conditions primordiales , telles que

Attraction industrielle,

Répartition proportionnelle,

Equilibre de population.

Outre les écrits, on a fait des tentatives pratiques en association , des essais en Amérique et en Angleterre. Une secte dirigée par M. Owen prétend quelle fonde l’état sociétaire ; elle fait tout le contraire : elle travaille à décréditer l’idée d’association , par la fausseté de sa méthode contraire en tous sens à la nature ou attraction. Aussi la secte Owéniste n’a-t-elle séduit ni les sauvages ni les civilisés voisins : aucune horde, aucune province des Etats-Unis n’a voulu adopter ce régime monastique de communauté des biens, ce demi-athéisme ou absence de culte divin, et autres monstruosités que M. Owen décore du nom d’association. Il joue sur un mot en crédit; il en fait un objet de spéculation en s’affublant de formes philantropiques ; et l’apathie des corps savans sur ce grand problème, leur négligence de préciser les conditions a remplir et le but à atteindre, dorment beau jeu aux intrigans pour égarer l’opinion sur ce sujet.

Aucun des écrivains ou des entrepreneurs n’aborde le fond de la question, le problème d’associer en gestion agricole et domestique, non-seulement les facultés pécuniaires et industrieuses d’une masse de familles inégales en fortune, mais associer les passions, caractères, goûts, instincts; de les développer dans chaque individu sans froisser la masse ; faire éclore dès le plus bas âge les vocations industrielles qui sont nombreuses chez l’enfant, placer chacun aux divers postes où la nature l’appelle, varier fréquemment les travaux et les soutenir de charmes suffisans pour faire naître l’attraction industrielle.

Au lieu d’envisager ainsi la tâche, on n’a fait qu’effleurer le sujet, donner, sur l’association, du bel esprit sans théorie ; il semble qu’on n’ait soulevé cette question que pour l’étouffer. Aussi le mot Association est-il profané, déconsidéré. Les uns le prennent pour masque d’intrigues électorales et menées d’agiotage ; d’autres y voient un ressort d’athéisme , parce que la secte Owen , par la suppression du culte divin, s’est attiré en Amérique le nom de secte d’athées. Tous ces incidens répandent sur la vraie association tant de défaveur que je n ai pas cru convenable de placer dans le titre de mon abrégé ce mot Association, devenu vide de sens depuis qu’il sert de manteau à toutes les intrigues.

Plus on a abusé du mot, plus il importe de donner sur la chose des notions préliminaires, et disposer le lecteur à concevoir que la vraie association, l’art d’appliquer à l’industrie toutes les passions, tous les caractères, goûts et instincts, étant un nouveau monde social et industriel, il doit s’attendre à trouver dans cette théorie des principes tout opposés à ses préjugés , qui lui dépeignent l’état civilisé comme voie de perfection et destinée de l’homme, quand il est évident que le peuple des pays les plus civilisés est aussi malheureux aussi pauvre que les populaces barbares de la Chine et de l’Indostan ; et que l’industrie morcelée ou ménage de famille n’est qu’un labyrinthe de misères, d’injustice et de fausseté.

Fixons d’abord l’attention sur le résultat le plus saillant du régime sociétaire, le quadruple produit. Une grande réunion n’emploierait dans diverses fonctions que le centième des agens et machines qu’exige la complication de nos petits ménages. Au lieu de 300 feux de cuisine et 300 ménagères, on n’aurait que 4 ou 5 grands feux préparant des services de divers degrés, assortis à 4 ou 5 classes de fortune , car l’état sociétaire n’admet point d’égalité. Il suffirait d’une dixaine de personnes expertes, pour remplacer les 300 femmes qu’emploie le régime civilisé dépourvu des nombreuses mécaniques dont on ferait usage dans une cuisine préparant pour 1800 personnes ( c’est le nombre le plus convenable ). Cette réunion abonnerait chacun à des tables et services de divers prix , sans aucun assujétissement contraire aux libertés individuelles.

Le peuple, dans ce cas, dépenserait bien moins pour faire bonne chère, qu’aujourd’hui pour vivre pitoyablement. L’épargne de combustible serait immense, et assurerait la restauration des forêts et climatures, bien mieux que ne feront cent codes forestiers inexécutables.

Le travail de ménage serait tellement simplifié, que les sept huitièmes des femmes de ménage et des domestiques deviendraient disponibles et applicables aux fonctions productives.

Notre siècle prétend se distinguer par l’esprit d’association ; comment se fait-il qu’en agriculture il adopte la distribution par familles, qui est la moindre combinaison possible? On ne peut pas imaginer de réunions plus petites, plus anti-économiques et plus anti-sociétaires que celles de nos villages, bornées à un couple conjugal, ou une famille de cinq ou six personnes ; villages construisant 300 greniers, 300 caves, placés et soignés au plus mal, quand il suffirait, en association, d’un seul grenier, une seule cave, bien placés, bien pourvus d’attirail , et n’occupant que le dixième des agens qu’exige la gestion morcelée ou régime de famille.

Par fois des agronomes ont inséré dans les journaux quelques articles sur les énormes bénéfices que l’agriculture obtiendrait des grandes réunions sociétaires, si l’on pouvait concilier les passions de deux ou trois cents familles exploitant combinément, et effectuer l’association en passionnel comme en matériel.

Ils en sont restés sur ce sujet à des voeux stériles, à des doléances d’impossibilité qu’ils motivent sur l’inégalité des fortunes, les disparates de caractère, etc. Ces inégalités , loin d’être un obstacle , sont au contraire le ressort essentiel ; on ne peut pas organiser des Séries passionnées sans une grande inégalité de fortunes, caractères, goûts et instincts : si cette échelle d’inégalités n’existait pas, il faudrait la créer, l’établir en tous sens, avant de pouvoir associer le passionnel.

Nous voyons dans le régime civilisé des lueurs d’association matérielle seulement, des germes qui sont dus à l instinct et non à la science. L’instinct apprend à cent familles villageoises qu’un four banal coûtera beaucoup moins, en maçonnerie et combustible, que cent petits fours de ménage, et qu’il sera mieux dirigé par deux ou trois boulangers exercés, que les cent petits fours, par cent femmes qui manqueront deux fois sur trois le juste degré de chaleur du four et cuisson du pain.

Le bon sens a appris aux habitans du nord, que si chaque famille voulait fabriquer sa bière, elle coûterait plus cher que les bons vins. Une réunion monastique , une chambrée militaire, comprennent par instinct qu’une seule cuisine , préparant pour trente convives , sera meilleure et moins coûteuse que trente cuisines séparées.

Les paysans du Jura voyant qu’on ne pourrait pas, avec le lait d’un seul ménage, faire un fromage nommé Gruyère, se réunissent, apportent chaque jour le lait dans un atelier commun, où l’on tient note des versemens de chacun, chiffrés sur des taillons de bois ; et de la collection de ces petites masses de lait, on fait à peu de frais un ample fromage dans une vaste chaudière.

Comment notre siècle, qui a de hautes prétentions enéconomisme,n’a-t-il pas songé à développer ces petits germes d’association, en former un système plein, appliqué à l’ensemble des sept fonctions industrielles ; savoir :

1.° Travail domestique ,

2.° agricole ,

3.° manufacturier,

4.° — commercial ,

5.°— d’enseignement ,

6.° Etude et emploi des sciences ,

7.°— — — des beaux arts ;

fonctions qu’il faut exercer cumulativement dans la plus grande réunion possible. On verra, par la théorie suivante, qu’elle doit être de 1800 personnes. Au-dessus de 2000, elle dégénérerait en cohue, tomberait dans la complication ; au-dessous de 1600, elle serait faible en liens, sujette aux fautes de mécanisme, aux lacunes d’attraction industrielle.

Cependant on pourra faire à peu de frais une épreuve réduite au tiers du nombre, à six ou sept cents personnes ; les résultats seront moins brillans, moins lucratifs, mais ils suffiront à prouver qu’une réunion , élevée au nombre suffisant, à mille huit cents, réaliserait en plein les bénéfices et les accords décrits dans la théorie suivante.

Dès qu’il aura été constaté par cet essai, que le mécanisme nommé phalange de Séries passionnées, crée l’attraction industrielle, on verra l’imitation aussi rapide que l’éclair : tous les sauvages , tous les nègres d’Afrique embrasseront l’industrie : on aura, deux ou trois ans après, le sucre à échange, poids pour poids, contre le blé, et proportionnément les autres denrées de la Zone Torride.

Un autre avantage entre mille, sera d’éteindre subitement les dettes publiques en tous pays, par suite du quadruple produit : lorsque celui de France, qu’on estime six milliards , sera élevé à vingt-quatre, le fisc percevra bien plus aisément deux milliards sur vingt-quatre qu’aujourd’hui un sur six. Il y aura dégrèvement relatif de moitié , malgré le doublement effectif de l’impôt.